CDI : SUD éducation aux côtés des AED

Depuis la création du corps des AED en 2003, SUD Education est à leur côtés pour défendre leurs conditions de travail. Salaires, statut de l’emploi, reconnaissance du métier, les assistant·e·s d’éducation sont en effet les derniers servis de l’Education Nationale. Partageant avec les AESH des conditions précaires, ils et elles se battent pour faire entendre leurs revendications.

Dernièrement c’est sur la durée du contrat que les AED ont obtenu victoire. Auparavant, ces personnels enchaînaient des CDD, le plus souvent d’un an, renouvelables jusqu’à six ans. Depuis le 11 août 2022, ils et elles peuvent prétendre à un CDI. En effet, le ministère de l'éducation nationale a enfin publié le décret de CDIsation des assistant·es d'éducation présenté au Comité technique ministériel (CTMEN) du 6 juillet en application de l'article 10 de la loi n°2022-299 du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire. Il aura fallu 5 mois au ministère pour sortir ce décret, modifiant celui de 2003, pourtant légitimement attendu par les personnels AED qui arrivaient en juin 2022 au bout de leur 6 ans en fonction.

Quelle que soit leur situation, nous invitons les AED de la Somme concerné·e·s par la CDIsation à contacter très rapidement le syndicat SUD éducation 80 au 06 07 05 76 67 ou par mail à somme@sudeducation.org pour assurer le suivi et la bonne application des textes.

Notre analyse

Rappelons que cette CDIsation n'est pas un cadeau du ministère, mais le fruit du rapport de force instauré par la mobilisation des assistant·es d'éducation ces deux dernières années. Si elle représente une avancée sociale et syndicale certaine, elle ne répond pas à nos exigences syndicales : CDIsation ne signifie pas titularisation, les conditions salariales restent désastreuses, la formation inexistante et les conditions d'emploi précaires.

Les chef·fes d'établissement pourront toujours imposer des quotités de travail incomplètes, et agiter la menace du non-renouvellement pour exercer une pression sur les collègues en CDD qui l'ouvrent un peu trop pour dénoncer leurs conditions de travail et l'autoritarisme. De plus la possibilité de déléguer l’entretien professionnel aux CPE est une dérive inacceptable. SUD éducation appelle les CPE à refuser d’y participer.

Ce pouvoir des chef·fes risque de se voir renforcé avec la mise en place d'entretiens professionnels qui conditionnent la revalorisation salariale. Par ailleurs, aucun droit à la mobilité n'est pour l'instant prévu, à l'intérieur d'une académie comme d'une académie à l'autre.

Et la prime REP ?

Le 12 avril 2022, SUD éducation a gagné un recours au Conseil d'État : les assistant·es d'éducation exerçant en éducation prioritaire doivent percevoir l'indemnité REP/REP+. Cette décision met fin à une injustice qui perdure depuis trop d'années, plus de 8 000 collègues sont ainsi concerné·es ! Dans sa décision, le Conseil d'État a enjoint au ministère de prendre un décret pour l'application de cette décision dans les 6 mois. SUD éducation continue d'interpeller le ministère pour que cela soit effectif dès le 1er septembre 2022.

Ces avancées et les incertitudes qui les accompagnent nous conduisent à revendiquer :

la titularisation sans condition de concours, d'ancienneté ni de nationalité de tou·tes les AED dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire ;

  • l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ; un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit 1870 euros nets, primes et indemnités comprises) ;
  • la baisse du temps de travail, pour un temps plein à 32h ;
  • la suppression du forfait nuit en internat ;
  • la création de brigades de remplacement pour assurer les remplacements des collègues absent·es ;
  • un droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.